Journal de bord d'hiver : Nostalgie, neige et crochet...
Il y a si longtemps que je ne suis pas venue écrire quelques mots ici. Le temps passe si vite et l'hiver est déjà là. Un hiver qui sonne le glas du passé et qui nous invite à un renouveau que nous attendions depuis plusieurs années et qui pourtant nous remue profondément . Nous sommes tous amenés à grandir dans cet étrange parcours qu'est la vie. Je ne vais pas trop en dire..un peu cependant. J'ai envie de vous parler du syndrome du nid vide. De ce moment où notre enfant quitte la maison familiale pour vivre sa propre vie. Nous avons tous un lien, une relation particulière avec nos enfants. Selon nos modes de vie, nos valeurs, notre capacité à être mére aussi...Selon la sensibilité ou la fragilité de nos enfants le parcours dans leur vie d'adulte peut être différent d'une vie à l'autre. Quand on est parent d'un enfant lourdement handicapé son parcours de vie adulte est forcément différent. Nous confions notre enfant à une institution qui prend soin de lui et qui lui permet de vivre à son propre rythme, avec ses paires, dans un environnement qui lui est favorable. Et tout d'un coup , ce rythme, ce quotidien qui nous épuisait , qui nous faisait souvent tenir sur un fil , s'arrête. Et quand on ne sait faire que cela, aimer, soigner, chérir son enfant, être sa voix, son rempart, la continuité de son être il est difficile de savoir qui nous sommes en dehors de cette relation fusionnelle. L'équipe bienveillante qui veille sur notre enfant nous rassure, nous laisse une grande place dans la vie de notre fille que nous pouvons prendre le weekend et à qui nous pouvons rendre visite si nous le souhaitons. Nous avons la chance d'avoir trouver un bel endroit pour notre enfant. Et pourtant je suis là dans ces journées qui m'appartiennent mais qui ne font plus sens. J'ai tellement pleuré les premiers jours. Je pleure encore mais moins aujourd'hui. Le temps fera son oeuvre. On me dit que cela ira mieux et que je vais profiter et apprécier cette nouvelle étape de ma vie...Je vous avoue que les avis des uns et des autres sur le sujet m'agacent profondément car nous n'avons pas le même parcours , le même rapport à la maternité , ni la même sensibilité. Il est facile de glisser ici et là des phrases surfaites sans aucune empathie. Et pourtant toute femme qui est mère est un jour confronté au syndrome du nid vide. On en parle si peu de ce syndrome dans cette société où l'image de la femme parfaite et forte en tout temps et à toute occasion est une abberation au regard de l'être humain fait de sentiments et d'émotions que nous sommes. Nous ne pouvons pas continuellement etouffer nos ressentis et je pense que certaines étapes doivent passer par le filtre de nos émotions pour pouvoir les entendre, les écouter puis les traverser. Je n'ai pas honte de mes larmes, je n'ai pas peur de ma souffrance. Elles me racontent le passé pour me préparer à l'avenir...
Cette année la neige à recouvert notre jardin, notre petit bois...tout était blanc ,scintillant, lumineux et si paisible...
Le crochet fait toujours partie de mes plaisirs créatifs et pour décorer la chambre de ma fille dans son nouvel établissement je lui ai crocheté un attrape-rêve dans les tons bleus et blanc....
J'y ai ajouté des fleurs , un mélange de tissu , de dentelles , de perles et de mini napperons au crochet...
J'ai noué des ruban de dentelle et des bandes de tissu ....
Je tiens à souhaiter la bienvenue aux nouvelles abonnées ...
Et je vous dis à bientôt!
Je vous embrasse
Sophia