Journal de bord d'automne : fin du voyage...

Nous sommes le 2 décembre 2020. L'automne s'éteint peu à peu  chassant d'un tourbillon de vent les quelques feuilles encore attachées aux arbres. Les premières gelées ont emprisonné de leur étau glacé les roses du jardin , les quelques fleurs sauvages qui subsistent ici et là, fortes et téméraires mais au fond bien impuissantes face au cycle de la vie...Ces belles odacieuses , candides, ou bien orgueilleuses, se pensaient éternelles. Sensible à leur désir délicat de braver le temps , j'ai cueilli quelques unes d'entre elles. Elles ont enchanté mon intérieur déposant leur douceur , leur éclat et leur poésie ...

 D'autres délicates ont été mises sous presse ou séchées pour orner notre foyer. Une liane , un brin de dentelles et quelques fleurs séchées pour une couronne d'automne , un tableau d'une belle fleur sauvage préssée , des roses conservées tel des joyaux ...

Les butternuts du potager ont été récoltés et nous enchantent de leur saveur ronde et chaleureuse . En soupe , farcies , rôties , ces belles courges ont une place de choix dans notre cuisine d'automne 

 Les pulls et autres vêtements chauds se sont installés dans nos armoires , j'aime les égayer avec des jolies cocardes confectionnées sous une chaude couverture devant un bon film et une tasse fumante de thé

 Les mots du coeur exprimés à la lueure d'une bougie parfumée sur un joli cahier ...

 Charlotte Brontë me tient compagnie en ces soirées d'automne . Vilette est un roman puissant. Je le lis lentement , certaine que mon esprit soit claire pour que j'en saisisse toute la beauté et la profondeur. Je suis particulièrement émue de cette lecture , transporté par cet esprit vif et curieux de la nature humaine. Je reviendrai par ici pour vous  en parler , ce livre est un sujet à part entière.

 Cette saison je l'aurai vécu dans la douceur et l'introspection . Je l'aurai vécue avec ce désir obstiné de me concentrer sur  mon foyer et l'empreinte  que je veux laisser . J'écoute  d'une distraite oreille le tumulte extérieur tout en le gardant à distance. Je ne peux pas contrôler le monde extérieur et ce qui anime les autres mais je peux choisir ce que je laisse entrer dans mon esprit...Là est ma liberté d'être et de penser. Je ne suis pas obligé de suivre le mouvement , je ne suis pas obligé de poser un voile gris sur ma vie parce que les pessimistes parlent haut et fort...Je fredonne tout bas l'amour , la joie , la créativité et la poésie et c'est , ma foi , un bien joli bouclier.

Prenez soin de vous.